Camera Obscura
J'ai de la peinture verte sur le bras droit. Je redonne vie à la maison
de ma grand-mère, une maison de roman, à l'image de la vie qu'elle a
eue. Et troue le bas d'un vieux t-shirt à la cendre incandescente
d'une menthol. Je me suis sentie seule hier soir, de cette solitude
latente dont tu sens la présence et qui t'éclate à la gueule au moment
où tu t'y attends le moins. J'ai mal dormi.
Le langage comme nectar sur les lèvres, c'est un dialogue improvisé de
conscience à conscience, et d'inconscient à conscient, à l'image de
l'incipit d'Enfance de Sarraute (pas Claude, l'autre). Il n'y a pas que des inconvénients à être séparé de son interlocuteur par une barrière
virtuelle, que l'on peut franchir à sa guise, n'importe où, n'importe
quand.
Le soleil masque les cernes, le vent emmêle mes cheveux, les robes des filles virevoltent.