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EXHIBITION(S)
14 mai 2008

La Girafe

    Un cou est dans l'absolu quelque chose de majestueux, il décidera de ton port de tête, qu'il soit gracieux ou raffarinois.

    Faut avouer - contexte mec - que croissant, vin blanc (du sucre! plus de sucre!), menthol, cuvette ensanglantée, frissons dans les urinoirs de cinquante centimètres carré du grand-père qui vise pas toujours droit, ne constitue pas le cadre le plus approprié pour recevoir le coup de téléphone d'une secrétaire de la Sorbonne aussi aigre qu'ahurie. Quand bien même, d'où lui vient cette carence en amabilité si prononcée ? Peut-être aurais-je mentalement dû lui faire partager mon extase intérieure.

    Cinq heure un matin, la terrasse du café d'en face. Le teint blafard, je me demande combien de temps tiendrai-je encore sans dormir. déjà soixante-douze heures, comptez environ le triple niveau tasses de thés, une dizaine de gin tonic. Je dévisage deux clones. J'ai toujours l'impression de comprendre les femmes à travers le mépris qu'elles m'inspirent. Quant aux petites dindes qui forment la majorité des vierges, elles me paraissent être aussi dépourvues de mystère que leurs aînées. Le pauvre serveur s'endort l'avant bras appuyé sur le robinet, à la manière de Keith sur son micro, ridicule. Je ne l'envie pas. Cela étant dit, aucun d'eux ne retient assez longtemps mon attention pour provoquer une énième filature photographique. Une nouvelle intrusion dans un fragment d'existence (la mienne ne me suffisant pas), comme d'autres écoutent à la porte des psys (encore eux). La silhouette fantomatique de l'un de ces curieux apparaît derrière une fenêtre de l'immeuble d'en face. Au compteur des appels - volontairement - non reçus depuis minuit, une douzaine de lui. Il m'aperçoit mais ne bouge pas, comprenant que je ne monterai pas. Je veux juste lui donner signe de vie sans passer par la case justification. Je hais les justifications.

    Le carte noire sous le bras, figée dans le rayon, je réalise. Et le paquet choisit ce moment précis pour m'échapper et finir sa course explosé sur le carrelage d'une quelconque épicerie, ayant aussi dû sentir qu'on s'approchait lentement de la fin. La fin du monde, évidemment. Une partie des grains moulus se loge dans les mailles de mes collants. Le glamour aussi à son paroxysme. Mais je reste là, pleure un peu, et finis noyée dans une mare de café. Rien de grave.

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