Darling, Darling
Je pousse les meubles, arrange la chambre, y instaure un héritage, une
continuité. Je déplace des tableaux, des livres, la bibliothèque en
point d'orgue qui impressionne quand on pénètre dans l'antre, écrasée
par le poids de l'antique. Faire du nouveau en gardant de l'ancien,
pour rester à l'aise, pour se sentir bien, pour écrire et peindre comme
on veut, le lit dans le trait de lumière tamisée qui dévore dans
l'hybris en attaquant les ouvrages à pleines dents.
Pour
l'instant, je ne cache pas que je tâtonne, mais je n'attends pas. Le
fait de partir de rien me plaît. Pas de jugement préconçu, mal conçu,
plus de dythirambisme. Si j'étais restée, on aurait pu tourner
cyniques. Je m'empêtre dans des références à l'arrière, à l'avant, je
ne sais pas.
Sirotant un thé, je comprends que le silence peut être un moindre mal et décide de me taire, pour ne pas fuir.